Volker Seitz / 19.02.2020 / 09:35 / Foto: Pixabay / 5 / Seite ausdrucken

Comment l’aide au développement détruit le talent de l’Afrique

Le fait que de nombreux États assument eux-mêmes la responsabilité de leur stagnation politique et économique devrait également être intégré dans une vision globale réaliste de la réalité africaine. Le passé postcolonial du continent est malheureusement aussi marqué par des négligences et des dérives. Ce n’est qu’en permettant une image élargie de l’Afrique et non dominée par ses bateaux qui ont péris, que le transfert culturel et économique deviendra possible.

Les dysfonctionnements de la politique de développement sont volontiers accompagnés de phrases bienfaisantes philanthropiques. Et je pense aussi que les allemands se juche sur un piédestal moral. Il est temps de renoncer à toute naïveté et de remettre les choses en question. Ce serait un effort très utile, mais malheureusement, il n’y a ni intérêt, ni patience, ni, de toute évidence, de compétence technique pour cela. Les flux financiers extérieurs qui ne cessent pas de s’accroitre, ne résolvent pas les problèmes de pauvreté, bien au contraire. La redistribution Nord-Sud détruit les incitations, renverse souvent  le potentiel local et incite les bons à chercher la réussite  plutôt dans l’aide au développement que dans  l’entreprenariat.

Nous devons nous rapprocher plus facilement de l’Afrique, faire confiance aux Africains pour résoudre eux-mêmes leurs difficultés. Nous devrions nous demander, en Allemagne et en Europe, pourquoi nous sommes tous si déterminés à ce que l’Afrique subsaharienne continue à dépendre des gouttelettes d’aides au développement. De nombreux Africains considèrent désormais le civisme occidental comme un égoïsme militant.

L’Afrique reste un continent sombre

Il n’y a pas de recette miracle dans l’aide au développement. Le type de déni de la réalité en matière de politique de développement, pratiqué depuis des décennies, n’apporte pas de progrès significatif aux pays, crée peu d’emplois sur le terrain, accroît le bien-être de quelques-uns, mais n'élimine pas la misère. Nous en sommes conscients, mais ce discours ne reflète aucune diversité mais au contraire une monotonie dans son effort empreint de cohérence politique en toutes circonstances. 

Nous devrions plutôt privilégier la voie difficile, mais réaliste du débat/ de la réflexion autocritique sur l’efficacité de l’aide apportée. Nous verrions alors que les élites africaines ont plus besoin d’un sentiment de justice et d’humanité plutôt que d’une charité occidentale. Il faut une nouvelle génération d’élites capables de gérer l’Afrique. À l’heure actuelle, dans de nombreux pays, le tissu social se dégrade et les forces et les capacités humaines sont nécessaires à la lutte quotidienne pour la survie.

Dans de nombreux pays, la politique de développement a plutôt nui à la qualité de la gouvernance et empêché les réformes internes. Le financement augmente, cependant les bénéficiaires ne sont pas mieux sélectionnés. Même dans les milieux bien intentionnés - qui aiment jeter des cornes d’abondance sur le continent - on a appris entre-temps que le véritable développement de l’Afrique ne pouvait être qu’autogène, c’est-à-dire un développement produit de leur propre initiative et par leurs propres moyens. Même pour les optimistes et idéalistes expérimentés, il est encore difficile de parler de résultats satisfaisants de plus de 50 ans d’aide à l’Afrique : l’Afrique reste un continent sombre : trop peu de lumière et de courant, trop peu d’éducation, trop peu de soins de santé publics, trop peu de planning familial, trop peu d’industrie et par conséquent trop peu d’emploi. 

L’Afrique est pleine de ressources, de potentiel humain et de joie de vivre - malgré une pauvreté parfois déprimante due à la mauvaise gouvernance et à la corruption. Le continent a tout ce qu’il faut pour résoudre les problèmes qui se posent. Il doit et peut le faire par ses propres moyens - après quoi on peut parler de soutien. Au cours des dernières années, quelques pays ont enregistré des améliorations remarquables à l’instar du Rwanda, du Botswana, de l’Éthiopie, du Sénégal, de la Namibie, du Ghana et même du Togo. Mais par rapport à ce qui est possible, la plupart des pays africains n’ont que de mauvais résultats.

L’impact des mesures n’est pas mesuré

Dans de nombreux pays d’Afrique, c’est la loi du plus fort qui prévaut. Une minorité omnipotente s’enrichit sans se cacher au détriment de la majorité souvent impuissante. Les richesses naturelles abondantes sont vendues et les plus forts se taillent la part du lion. Ce qui est grave, c’est qu’avec une croissance moyenne de six pourcents, des millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire et restent dans la pauvreté. La mauvaise gestion et la gabegie (mauvaise administration) figurent en haut de la liste des lacunes. Quant à la justice et au travail, les régimes africains y accordent encore moins d’importance. Ces personnes souffrent de l’auto-enrichissement des élites politiques qui n’ont pas réussi à augmenter le potentiel du continent. En Afrique francophone, on les qualifie volontiers de « grosses légumes ». En Afrique du Sud, on appelle les nouveaux supers riches « Fat Cats ».

L’Afrique souffre encore de trop d’assistances. Quelle a été la contribution réelle des aides financières allemandes en Afrique en termes de lutte contre la pauvreté, de promotion de la démocratie et de renforcement des institutions au sens le plus large du terme ? Il n’y a pas de mesure critique du succès, les critères ne sont pas compréhensibles. Les rapports annuels ne mesurent que le montant des fonds alloués à chaque projet et ne mesurent pas l’impact des mesures.

Je soutiens que seule l’aide aux victimes de catastrophes, mais là aussi sous certaines conditions, a été bénéfique. Mais quand elle devient permanente, les gens s’y adaptent et s’y habituent. Cette aide devient dangereuse lorsqu’elle est plus sûre que le rendement de sa propre production. Aujourd’hui, malheureusement, plus un pays est dans le besoin, plus les responsables peuvent en tirer profit. Le besoin est un atout dans les négociations avec les donateurs. Le fait qu’une population, pendant des générations, ait toujours pu compter sur l’émergence d’une aide extérieure et, dans une certaine mesure, sur l’aide à la vie, a renforcé son indépendance. Cependant, l’existence même d’organisations d’aide au développement est devenue une fin en soi.

Depuis des décennies, l’aide au développement a démontré qu’elle était en général à l’opposé de ce qu’elle voulait atteindre. L’aide est une drogue dangereuse qui crée une dépendance. L’aide au développement est donc un commerce indigne qui profite à l’industrie du développement et porte préjudice aux pays dits en voie de développement. Le contribuable se voit lui aussi, de manière perfide, vendu comme une "aide à l'entraide". La lutte contre la corruption de l’appareil de l’État serait le meilleur moyen pour les gouvernements africains de s’aider eux-mêmes (voir ici).

Quand l’Occident commence-t-il à apprendre?

L’objectif premier de notre aide au développement en Afrique devrait être de se rendre superflu. L’échec de l’aide au développement n’est pas dû à un manque d’argent. Dans tous les pays où j’ai travaillé, nous avons éprouvé des difficultés à trouver suffisamment de projets judicieux pour nous débarrasser des ressources (pression de l’écoulement des fonds). On ne peut pas forcer le développement. Malgré cela, l’aide au développement, qui s’élève à des milliards, continue d’affluer dans des projets de prestige ou s’infiltre dans les broutilles de la bureaucratie. « La représentation hydraulique de l’aide au développement - lorsque l’eau coule à l’avant du tuyau, la même quantité ressort à l’arrière - est une illusion dangereuse » disait Angus Deaton (Professeur d’économie à l’Université de Princetown et prix Nobel d’économie 2015).

On dit que l’aide au développement est un impératif d’humanité : ceux qui ne sont pas d’accord avec cette idée sont incompétents ou pleins de préjugés. L’idée de faire le bien est maintenue, même si la réalité l’a déjà démentie depuis longtemps. Il est alors difficile de lutter contre l’idéologie néfaste de l’aide au développement, qui est répandue et cimentée depuis des décennies. Or, il est prouvé depuis longtemps que la corruption s’étend là où l’État de droit et le respect des droits de l’homme fondamentaux font défaut.

Ceux qui n’ont jamais séjourné longtemps en Afrique croient savoir mieux que quiconque ce qu’il faut faire. L’amour du prochain peut sembler bon, mais il ne résout pas les problèmes sous une forme durable. Tout comme l’argent des euro-sauveurs n’a en réalité pas profité aux personnes en détresse dans les États débiteurs, mais aux banques créancières, l’aide au développement a financé et stabilisé des dirigeants corrompus.

Les projets ne marchent qu’avec de nombreux compromis

De nombreuses économies africaines souffrent de l’absence d’un système fiscal efficace. Cela fait surtout défaut dans les pays qui financent une grande partie du budget de l’État par le biais de l’aide au développement. Sans aide au développement, les gouvernants devraient promouvoir l’industrie, l’agriculture et le commerce, lever des impôts - et seraient ainsi enfin au service du peuple. Le maintien des structures existantes constitue aussi un problème majeur dans presque tous les pays. On n’investit pas dans la maintenance, alors les infrastructures dépérissent, l’électricité et l’eau sont coupés, et cette situation ne sera pas résolue, tant qu’un pays donateur n’apporte pas son aide.

La coopération entre le secteur public et le secteur privé (Partenariat Public Privé), qui devrait stimuler les effets de la politique de développement, a également été toujours jugée positive par les donateurs, mais la plupart des projets ont été mis en œuvre avec beaucoup de compromis douteux ou ont été annulés parce que la bonne gouvernance et la transparence ne voulaient pas se matérialiser.

„Dans l’intérêt du principe de subsidiarité, il faut permettre aux gens d’aider soi-même. L’aide à l’auto-assistance est objectivement l’aide la plus efficace, mais elle a aussi, avant tout, le mérite de ne pas considérer l’autre comme un objet, mais de le respecter comme un sujet qui veut participer à la tâche à accomplir. “ (Nell Bräuning)

Il y a les grands projets de la GIZ qui sont remarquablement présentés. Dans les bureaux locaux, le personnel local perçoit des salaires exorbitants par rapport au salaire moyen national et des véhicules dernière génération sont mis à disposition. Aujourd’hui, un chauffeur de l’ONU ou une organisation humanitaire gagne plus qu’un chef de service dans un ministère. Pourtant, avec les prix d’achat de ses voitures, on peut nourrir plusieurs villages du pays jusqu’à un an.

L’aide au développement en tant qu’institution permanente est dommageable

Il ne s’agit pas de la population, la stratégie est conçue d’en haut et sert avant tout les intérêts du gouvernement et des organismes qui s’occupent du contrôle des aides données. Les donateurs inventent quelque chose, pas les gens qu’ils prétendent aider : ils sauvent le monde par des actes symboliques. Les travailleurs humanitaires ont une vision très erronée de leur situation en Afrique et cette erreur est inévitable. Mais l’aide ne sera vraiment effective que si les gens améliorent durablement leurs conditions de vie à travers le soutien apporté à leurs propres projets.

Mais si ceux qui apportent l’aide veulent résoudre les problèmes des Africains, ils créent des conflits. Ils ont aussi une conception très erronée de l’aide. Le développement provient toujours des initiatives personnelles. Les soutiens durables sans initiatives propres réduisent les Africains à la mendicité. Mais repenser et admettre ses propres erreurs n’est que peu développé dans le secteur de l’aide au développement. Aucune organisation ne peut répondre à la question de savoir quand l’aide au développement pourrait être suspendue dans le pays. Bien sûr, parce que personne ne veut se poser la question.

Le secrétaire d’État au ministère du développement (Beamteter Staatssekretär des Entwicklungsministeriums BMZ) est le président du conseil de surveillance de la Société de coopération internationale (GIZ pour Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit). Il est ainsi responsable en tant que mandant (BMZ) et en même temps contractant (GIZ). En même temps, les députés de tous les partis du Bundestag sont à la fois membres de la commission des budgets du Bundestag et du conseil de surveillance de la GIZ. Reinhard Müller écrit dans son éditorial : « Le bien commun n’appartient pas à une clique » dans la F.A.Z., le 8 janvier 2020 : „Ainsi, le responsable politique du SPD de Hesse, Thorsten Schäfer-Gümbel, n’est pas entré au conseil d’administration du GIZ à l’issue d’une procédure de candidature réussie, après avoir été le porte-parole de son groupe politique au parlement du Land. Et tout rentre à nouveau dans l’ordre, puisque le porte-parole du conseil d’administration de la GIZ, composé de deux membres, est l’ancien politicien de la CDU du Bade-Wurtemberg, Tanja Gönner. “Honni soit qui mal y pense!

Immunodéfense contre la nouveauté et les changements

Bien que la GIZ publie régulièrement ses propres résultats d’évaluation et se réjouit du fait que les deux tiers à trois quarts de ses projets ont été couronnés de succès, il s’agit de projets sans grand impact pour la population. Les acteurs de la société civile dans les pays cibles doivent être davantage impliqués. Une véritable coopération au développement doit être élaborée avec les parties prenantes (et pas seulement avec des ministères lointains) en vue d’identifier leurs besoins, de les satisfaire et de les examiner en commun en permanence. Si ces besoins sont ignorés comme par le passé, les cadeaux les plus chers n’aideront pas.

De nombreux jeunes Africains ont suffisamment d’ambition pour s’attaquer de front aux problèmes de leur pays et veulent donc participer à la construction du bien commun. La coopération au développement de ces dernières années s’est concentrée - malheureusement en vain - sur le renforcement des institutions. Le bon fonctionnement des institutions est la condition du développement durable. Mais nous ne savons pas vraiment créer une bonne institution. Malheureusement, la plupart des pays en développement ne connaissent pas le coût réel de la corruption.

Les organismes d’aide au développement développent une sorte d’immunité contre les nouveautés et les changements. Car la nouveauté dérange le fonctionnement interne de la structure existante. Des bénévoles expérimentés dénoncent une fraude d’étiquette qui consiste à utiliser des slogans tels que «stopper le changement climatique» ou «lutter contre les causes des exodes». Ils font les mêmes choses que d’habitude, mais les vendent sous ces étiquettes (voir ici). Les coopérants sont des fonctionnaires dotés d’un équipement et d’une rémunération très confortables. On ne cesse d’affirmer que l’Afrique a besoin de soins et de notre aide. C’est pourquoi tant d’acteurs se font concurrence pour des projets quelconques.

L’image de l’Afrique est ainsi marquée par les œuvres d’entraide et les bénévoles qui s’auto-entretiennent et qui font de l’aide un travail de vie. L’idée originelle selon laquelle les professionnels allemands se rendent en Afrique et ailleurs pour y apporter leur savoir pendant une période limitée et sans but lucratif a été oubliée pendant des années. Aujourd’hui, de nombreux collaborateurs de la GIZ ont fait de l’aide au développement une profession. Les travailleurs hautement qualifiés des pays en développement n’ont donc aucune chance. Il va de soi que les pays donateurs font tout ce qui est en leur pouvoir pour présenter l’aide au développement de la meilleure manière possible.

On en fait parfois plus en en faisant moins !

L’expression pessimiste « sans alternative » signifie aussi une capitulation politique dans la politique de développement. Si quelque chose n’est pas alternatif, la politique n’est plus nécessaire, il ne reste plus qu’à la gérer, et les réflexions profondes ne sont d’aucune nécessité. Chaque fois que quelqu’un prétend qu’il n’y a pas d’alternative à notre politique de développement, je deviens sceptique et je me demande qui profite de cette façon de penser. Ceux qui prônent une politique prétendument sans alternative la mettent en danger : nous ne pouvons pas davantage peser et comparer les arguments. On empêche et évite les questions et les débats.

Les opposants à l’aide au développement sont discrédités comme étant des opposants acharnés, et il existe toujours plusieurs possibilités en politique démocratique. Le lobby publicitaire de l’aide au développement alimente le débat avec tant de ferveur, car rien qu’en Allemagne, plus de 100000 personnes vivent de l’aide au développement. Celui qui s’interroge de manière critique sur ce type d’aide s’expose avec véhémence à la critique d’un lobby de plus en plus puissant. On en fait parfois plus en en faisant moins ! Une idée insupportable pour les politiques de développement.

Pourquoi les dirigeants européens ne veulent-ils pas être confrontés à la réalité africaine ? Ils ne veulent pas non plus dire clairement qu'ils savent très bien ce qui se passe. "Les problèmes en Afrique sont faits maison." (Cardinal Gilbert Anokye, archevêque de Kumasi/Ghana à la radio cathédrale, 10.08.2019

Les démocraties africaines n’ont généralement pas développé de mécanismes de contrôle efficace de leurs représentants. Il en résulte un vol massif des fonds et des ressources de l’État. Si l’on revient sur les points où l’imagination et la réalité ne coïncident plus, et que l’on remet en cause les aspirations, personne n’est intéressé. L’aide inadaptée ou la tolérance à l’égard des injustices sont les principaux problèmes de l’aide au développement. Les raisons pour lesquelles les jeunes Africains ont peu confiance en l’avenir, en particulier dans les grandes villes, et veulent quitter leur pays d’origine ne sont pas sérieusement étudiées.

Une corde autour du cou

Les populations impuissantes se sentent abandonnées et trahies par leur propre classe politique et leurs dirigeants. Les sociétés africaines agissent encore trop souvent avec des principes tribalistes. Les choix économiques, politiques, sociaux et autres sont fondés sur des liens familiaux ou similaires, ce qui rend les sociétés africaines inflexibles. Tant que la classe politique ne sera pas réformée, les causes du taux de chômage effroyablement élevé - malgré l’abondance des ressources naturelles dans la plupart des pays - subsisteront. Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, les bureaucraties sont opaques et changeantes. La participation des citoyens devrait être renforcée pour poursuivre, par exemple, la corruption et l’évasion fiscale.

Avec les vieilles guerres de gouvernement - qui ont mis leur troupeau à l’abri depuis longtemps - il me semble irréaliste d’espérer un changement d’attitude. La polarisation entre une couche très petite et très riche et les pauvres continue. L’extension de la démocratie et des droits des citoyens serait également une source de prospérité économique pour l’Afrique. La participation du plus grand nombre possible de personnes à la vie politique et économique pourrait encourager le développement de l’innovation et son exploitation économique. A travers cela, le progrès technique pourrait être réalisé, comme le cas de la Chine qui n’a pas copié les étapes du développement des pays plus riches.

Si nous voulions vraiment aider les Africains, nous ne soutiendrions plus leurs dirigeants, qui ne représentent généralement pas les intérêts de leurs citoyens. Nous devons nous demander un jour pourquoi, contre notre gré, nous avons soutenu pendant si longtemps les vieux corrompus, qui ont eu parfois des décennies de pouvoir et de contrôle sur les populations. Le soutien des dirigeants africains à long terme nous pend au cou.

Inapte à favoriser le développement

Le Premier ministre bavarois et chef de la CSU, Markus Söder, a déclaré, dans un entretien avec « Bild am Sonntag » le 5 janvier 2020, qu’il fallait rajeunir et renouveler l’équipe gouvernementale d’ici le milieu de l’année. Parce qu’on a besoin d’une atmosphère de renouveau. Markus Söder pourrait commencer immédiatement par remplacer son ministre du développement, Gerd Müller, malchanceux depuis 2013. Même si l’Union des Seniors est contrariée par l’offensive, il est probable que Müller n’abordera plus le contenu des discussions sur l’avenir. Depuis des années, le ministre du BMZ Müller affirme qu’aucun centime de l’aide au développement ne disparaît dans les canaux obscurs. Carl-Dieter Spranger, ancien ministre de la BMZ, m’a écrit le 28 janvier 2019 :

„Je ne peux qu’approuver entièrement vos remarques critiques et vos alternatives à la politique du développement actuel, en particulier en Afrique. Pendant plus de 8 ans en tant que ministre du développement, j’ai eu les mêmes impressions que vous. [Je me souviens très bien que, quand j’étais au Bénin, Spranger a toujours agi dans le sens du contribuable allemand, en arrêtant des projets absurdes, où l’aide à l’entraide n’était pas la clé.] Le pire qu’on puisse faire, c’est de donner de l’argent aux ménages. Le second était des valeurs matérielles offertes qui ont rendu inutiles les efforts d’auto-acquisition. Oui, dans les situations d'urgence actuelles - inapte à soutenir le développement “

De 1965 à 2008, Volker Seitz a occupé diverses fonctions pour le ministère allemand des affaires étrangères, la dernière en date étant l’ambassadeur au Cameroun, en République centrafricaine et en Guinée équatoriale, basé à Yaoundé. Il fait partie du cercle d’initiative de l’appel à la réforme de l’aide au développement lancé à Bonn et est l’auteur du livre „Afrika wird armregiert“. L’édition actualisée et élargie du livre a été publiée en septembre 2018 et a été suivie de deux éditions ultérieures en 2019. Volker Seitz publie régulièrement sur le thème de la coopération au développement avec l’Afrique et intervient lors de conférences.

La version originale allemande de ce texte se trouve ici. Achgut.com est un magazine allemand Intenet.

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Eduard Grabherr / 19.02.2020

Merci beaucoup Monsieur Seitz, pour cette formidable l’instruction de l’aide développement. Une aide de perdre des illusions et de regarder les realités. En outre votre exposé offre l’occasion de refraichir mes conaissances en francais. Je envoyerai aussi ce article á mon ami Simon, pretre catholique en Nigeria. J’ai l’opinion que vos reflexions seraient obligatoires pour tous les Ambassadeurs afriquaine en Europe. Excusez mes fautes. Mon mon bac en francais il y a 6o ans.

Gidon David / 19.02.2020

Quel excellent travail ! Pouvons-nous savoir qui était le traducteur ?

Werner Arning / 19.02.2020

Ich habe Vielen in Frankreich bereits von der Achse erzählt. Toll, wenn nun auch Artikel in französischer Sprache erscheinen. Danke, Herr Seitz.

herbert binder / 19.02.2020

Eine feine Sache, lieber Herr Seitz. Chapeau!

Leo Anderson / 19.02.2020

Aussi à recommander:  Axelle Kabou, “Et si l’ Afrique refusaitle développement?”, L’Harmattan, Paris 1991

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